LA FRANCE PLURIELLE - L'illusion d'une certitude

Publié le par Club Equité

Aujourd’hui nous constatons une grande effervescence dans notre société française autour de la question de la place et de l’implication de chaque individu dans la gestion des biens communs. Ce qui est nouveau dans cette situation c’est que nous observons une plus grande amplitude de la réalité plurielle de notre société et surtout une plus grande visibilité de l’imposture qui gangrène le choix des gestionnaires de cette France plurielle. LA FRANCE POUR TOUS : OUI MAIS PAS SANS NOUS ! L’irruption sur la scène politique, en France métropolitaine, des antillo-guyanais dès les années 80 et des africains plus tardivement, se présente comme une brèche dans le déjà pensé. Engagés en politique comme bien d’autres français, ils manifestent leur détermination à construire la France, à tous les niveaux, avec les autres politiciens français. Par leur décision, ils viennent bousculer les consciences, déplacer l’image qu’on se fait culturellement d’un politicien français. Les maigres places de gestionnaires du bien public qu’ils arrachent difficilement (conseillers municipaux, adjoints au maire …), le NON final presque congénital que leur opposent généralement leurs camarades, de droite comme de gauche, à la demande d’investiture de leurs partis respectifs à la députation notamment, les poussent à conclure au tri ethnique : La France se croit blanche. C’est encore la couleur qui fait le caporal ou le capitaine en matière de gestion de la chose publique dans le pays de l’égalité, c’est bel et bien l’exception qui EST la règle. Ces conclusions et ces attitudes que certains qualifient de « hâtives », d’autres de « communautaristes », d’autres encore de « faiblesse psychologique caractérisée par une hyper-susceptibilité » nous ont conduit à : * nous plonger pendant une année, au cœur des partis politiques les plus fréquentés par les politiciens antillo-guyanais et africains, * examiner le discours de sociologues et de chercheurs sur cette question pour comprendre la réalité du terrain, tenter de faire la part des choses. RESUMONS Face à ce déficit de représentativité constaté des antillo-guyanais et africains, que leur répondent leurs camarades militants politiques blancs*, que disent les chercheurs*? * « On ne récompense que ceux qui ont l’information »… * « Il faut passer par des variables discrètes »… * « Il faut un capital social fort »… Observation du terrain Ces français noirs sont : - avocats, enseignants, chefs d’entreprises, cadres dans l’Administration, présidents d’associations…, militants actifs au parti parfois depuis plus de 20 années, - de plus en plus nombreux dans l’organisation des cellules politiques, - de plus en plus nombreux responsables de sections à gauche comme à droite, d’autres sont délégués nationaux. Par leurs engagements, ils font la promotion de leurs partis respectifs au niveau de leur ville, leur département, leur région ou au niveau national. Interrogeons-nous ! * « La France n’est pas prête »… Observation du terrain Quelle est cette France qui n’est pas prête ? Une France impersonnelle ? La France plurielle, ou cette France qui se croit blanche ? Interrogeons-nous ! * « Vos compatriotes ne votent pas assez »… * « Numériquement vous ne pesez pas lourd sur la ville ou sur le département »…. Observation du terrain Combien de millions de corréziens faut-il pour élire un Président de la République française corrézien ? Combien de dizaines de milliers d’électeurs originaires d’un pays de l’Est faut-il pour élire un maire près de Paris, un président d’un Conseil Général là, un président de parti ici ? Combien de bourguignons faut-il pour élire un politique d’origine bourguignonne, maire d’une ville nouvelle en région parisienne ? … Interrogeons-nous ! * « Vous savez qu’à cause de la parité homme/femme on est obligé de jouer serré »… Observation du terrain Comme si, dans ce jeu de la parité, les femmes et les hommes politiques antillo-guyanais et africains devaient d’emblée disparaître du résultat des négociations… Interrogeons-nous ! LA FOURBERIE, UN FREIN POUR LA PAIX SOCIALE Le traitement inégalitaire des citoyens français noirs est une réalité en France. Ce phénomène comportemental d’ordre moral et culturel du Vivre Ensemble traverse l’ensemble de la société française. Un des domaines où l’on pouvait l’attendre le moins, dans le pays de la fraternité et de l’égalité, est la sphère politique. Ce traitement inégalitaire se manifeste ici avec une abondance d’ingéniosité dans le déni de la citoyenneté pleine et entière du français à la peau noire. Y aurait-il en France un premier critère d’honorabilité auquel on devrait d’emblée répondre pour être aujourd’hui naturellement, politiquement correct? En fait, pourquoi ces comportements anti-citoyens et quelles en sont les conséquences ? Début de réponse dans le prochain numéro de Repères +. Pierre PASTEL (Magazine Repères + Novembre /Décembre 2006) Sociologue/Psychothérapeute

Publié dans La revue de presse

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